Ancien international togolais ayant évolué à l’étoile filante de Lomé, club africain de Tunis et au Servette de Genève, Ouadja Lantame (3 CAN avec le Togo) continue son aventure en football en tant qu’entraineur d’Asko de Kara(Club de première division togolaise) depuis la saison 2016-2017. A un mois du début de la nouvelle saison, il a bien voulu répondre aux questions de togofoot.info relatives à la préparation et aux ambitions du club. Il a aussi donné son avis sur l’équipe nationale et les résultats de Claude Leroy.
- Comment se porte Asko de Kara à quelques semaines de la reprise du championnat national de première division ?
Tout le monde sait aujourd’hui qu’Asko n’a pas encore repris les entrainements et ce n’est pas à moi de dire que tout va bien .On attend de voir. Heureusement pour nous que, à chaque fois, le championnat a été reporté et ce n’est pas parce que le championnat est reporté que Asko ne doit pas reprendre les entrainements. Je ne donne pas des excuses mais, les dirigeants, les cadres, tous ceux qui se sentent Asko doivent mettre tout en œuvre pour que Asko redémarre. Les autorités savent ce qu’ils doivent faire. Nous entraineurs, nous attendons seulement le feu vert pour commencer les entrainements
- Le club s’est –il renforcé quand on sait qu’il a lutté contre la relégation jusqu’à la dernière journée la saison passée ?
On s’est vraiment étoffé. On a eu pas mal d’arrivées, on a fait une bonne sélection et aujourd’hui, on peut compter sur ces enfants pour hisser haut les kodonnas de la kozah mais bon, si aujourd’hui, tous ces joueurs arrivent, on n’a pas la garantie de gagner le championnat. Quand on plante un arbre, il faut l’arroser mais aujourd’hui, on n’a pas encore ces joueurs sous la main, ça casse un peu l’allure que nous voulons prendre.
- Quels sont les ambitions de la formation pour la nouvelle saison ?
L’ambition reste de jouer le haut du tableau. On ne va pas tout de suite dire que Asko va joueur le titre mais jouer une coupe continentale. Mais aujourd’hui, les joueurs sont éparpillés .Il faut revoir l’objectif du club. Je ne dis pas que l’objectif ne peut pas être atteint mais aujourd’hui Asko de kara est vraiment en retard. Le football , c’est une préparation, une préparation qui donne l’allure du championnat. On ne sait pas dans quel contexte les joueurs vont arriver. En football, il n’y a pas de hasard, on va essayer de gérer ce groupe et on verra ce que ça peut donner
- Les moyens sont-ils mis à votre disposition pour atteindre vos objectifs ?
Franchement, c’est de là que vient le problème. Depuis le 28 Mai, j’ai été reconduit dans mes fonctions, j’attends toujours…., normalement dans un club, un entraineur a le droit d’avoir un budget pour le recrutement et autres. C’est vrai, on est pas dans un club professionnel ici mais à chaque fois, il y a une coupure , ils disent , on est à court d’argent, il faut attendre.. L’attente est tellement longue qu’il y a une crainte pour le championnat à venir. Si on me donne les moyens de travailler, je le ferai.
- En tant qu’ancien international togolais, que pensez-vous de l’équipe nationale actuelle du Togo ?
Chaque fois qu’on veut parler de l’équipe nationale, les gens pensent qu’on n’aime pas un entraineur. Le Togo c’est pour nous tous. J’avais joué en équipe nationale, je connais beaucoup de choses de l’équipe nationale. Aujourd’hui ça ne va pas .En tant qu’entraineur, dès que tu veux le dire, il y a des gens qui pensent que tu es jaloux de ceux qui sont là. C’est vrai qu’ils font leur boulot mais si ça ne va pas, je peux le dire. Une équipe nationale, c’est du sud au nord. Je me rappelle bien, à notre époque avec Goeller, c’est du sud au nord . J’ai le plein droit de dire qu’il y a des joueurs au nord aussi qui ont les mêmes valeurs que ceux qui sont à Lomé. Pourquoi la sélection s’arrête seulement à Lomé ? On prend 1 ou 2 au Nord et quand ça ne va pas, on les lâche. Je suis désolé. Si c’est pour ces résultats, on a fait venir Claude Leroy pour des millions, des matchs nuls, des défaites, je pense qu’un togolais pouvait faire ça. On fait venir un expatrié, il faut qu’un togolais soit à côté pour apprendre de lui. Mais il vient, il amène un autre blanc et le togolais qui est là est derrière lui. On a fait une équipe nationale locale. Dès que l’équipe A joue, tout le staff s’en va et laisse l’équipe locale à l’abandon. Quels résultats , voulons nous.
- Comment jugez-vous le travail de Claude Leroy ?
Claude Leroy est un entraineur qu’on ne doit plus présenter sur le continent africain même si en Europe , il n’est pas tellement reconnu. Il est arrivé au Togo au moment où, le Togo avait besoin de reconstruire son football mais qu’est ce qu’il en fait ? J’essaie de le comprendre. S’il veut prendre des joueurs de centre de formation, pourquoi ne pas venir à l’intérieur du Togo aussi. Qu’il travaille avec tout le monde. Tous les joueurs du Togo ont besoin de Claude Leroy. Il ne faut pas que dès qu’on parle de l’équipe nationale du Togo, qu’il y ait déjà, une liste préétablie. Il y a plusieurs joueurs sélectionnables, il faut les opposer aux joueurs sélectionnés pour avoir les meilleurs joueurs en équipe nationale.